Air France qui reconnait relever les origines ethniques de certains de ses stewards et hôtesses (volontaires) depuis 2003, est accusée par SOS Racisme de "fichage ethnique du personnel" et "discrimination raciale dans les affectations de vols" des personnels navigants commerciaux (PNC, stewards et hôtesses).
Air France récuse le terme de fichage et parle plutôt de relevés pour ses vols spéciaux qui sont pour elle un outil de "promotion" de la diversité de l'entreprise.
Le dossier en provenance du bureau du procureur de Pontoise semblerait prendre un vol régulier pour atterrir au parquet de Bobigny.
L'outil "d'équité et de diversité" pour composer les équipages de ces vols (souvent de prestige) est une fiche qui classe chaque personne recensée parmi sept critères "africain, antillais, asiatique, eurasien, indien, méditerranéen, occidental".
A ma connaissance, une loi de 1978 interdit en France de "collecter ou de traiter des données à caractère personnel qui font apparaître, directement ou indirectement, les origines raciales ou ethniques". Nul n'est censé ignorer la loi...
Et pourquoi seulement 7 critères ethniques? Il me manque par exemple le Sud-Américain, je ne sais où le caser. Mon voisin grec ou turc est-il méditerranéen ou occidental? Je présume que mon copain béké, le tahitien, le canadien ne font aucunement partie d'une même communauté ethnique.
Air France affirme avoir déclaré son procédé à la Cnil depuis février 2004 et que les renseignements à caractère ethnique "ne sont pas obligatoires" et conservés "avec l'accord" du salarié.
Si les renseignements sollicités ont un caractère facultatif, et qui plus est ne peuvent pas toujours être conservés, alors la fiabilité et l'efficacité de l'outil en question se posent. Dans ces conditions, difficile d'atteindre les objectifs fixés (que j'ignore par ailleurs).
Après bientôt 5 ans d'exploitation de ce procédé, seuls 6 % de salariés PNC sont répertoriés, manifestement un vol retardé.
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